Les bénéfices et les difficultés de collaborer avec un indépendant pour une TPE-PME
L’ère d’Internet a révolutionné le monde professionnel. Et plus récemment, la crise sanitaire a rendu normal le télétravail.
Aujourd’hui, les experts exercent de plus en plus à leur compte. Ils rechignent à voir le CDI comme un Saint Graal. Les entreprises doivent s’adapter à ces évolutions et intégrer la collaboration avec des indépendants au cœur de leur fonctionnement.
Alors, quels sont les avantages et les inconvénients de travailler avec un freelance pour les TPE et PME ? Quelles sont les différences avec un salarié ?
Si vous êtes à la tête d’une petite société ou en charge des relations humaines, voici quelques points clés à garder à l’esprit au moment de choisir votre nouveau collègue.
Les avantages de travailler avec un freelance pour les TPE et PME
Les petites et moyennes entreprises se tournent vers les consultants lorsqu’elles ont besoin de flexibilité. Mais ce n’est pas la seule raison de contacter un prestataire indépendant.
Gagner en productivité avec un freelance
Le processus de recrutement d’un talent externe est beaucoup plus simple que celui d’un salarié intégré à l’entreprise. Dans un monde où tout va vite, il est important de pouvoir réagir aux changements du marché rapidement.
Le vacataire saura prendre ses marques et être efficace immédiatement. La phase d’adaptation est beaucoup plus courte, car les indépendants ont l’habitude de jongler avec des environnements de travail différents. Ils sont « prêts à l’emploi » et faciles à manager.
De plus, contrairement à un salarié classique, le consultant a intérêt à développer sa productivité et ses compétences : si les clients sont satisfaits, ils le recommandent, son savoir-faire est reconnu, ses prix sont tirés vers le haut.
Avoir accès à une expertise de pointe grâce à un prestataire indépendant
En France, le nombre de personnes travaillant à leur compte a augmenté de 71 % entre 2009 et 2019.
Les professionnels compétents se tournent de plus en plus vers ce mode d’emploi. Cela leur offre une plus grande liberté et une meilleure rémunération.
La conséquence est simple pour les TPE et PME : pour avoir accès à des profils très spécialisés, mieux vaut faire appel à un indépendant.
Cela permet également d’avoir un œil neuf sur le fonctionnement de l’entreprise : l’intervenant extérieur est en collaboration avec plusieurs clients. Il sait adapter ses connaissances pour toujours être au top dans son domaine. Apprenant de chaque cas, il applique les bonnes pratiques et se forme en permanence. Il peut aussi faire profiter de son réseau et faire gagner du temps en prenant du recul sur une situation très (trop) familière pour les employés qui travaillent au quotidien sur le projet.
Cela donne la possibilité aux start-ups de faire intervenir un expert différent pour chaque besoin, au lieu de se reposer sur un salarié, plus généraliste.
Avoir une meilleure maitrise du budget en optimisant la masse salariale
Embaucher en CDI peut faire peur aux entreprises de petite taille car c’est un engagement sur le long terme et il est très difficile de faire évoluer le poste une fois le personnel intégré.
Faire appel à un consultant permet d’être réactif face aux fluctuations du marché, mais aussi de mieux gérer la masse salariale. Si un nouveau projet ou un lancement génère une charge de travail supplémentaire, le modèle de freelancing s’adapte parfaitement.
Ces talents se payent à la mission (ou au temps passé), l’investissement est donc ponctuel. Ils disposent en plus de leur propre matériel, c’est un coût en moins à prévoir.
Inutile de faire intervenir une agence de recrutement : de nombreuses plateformes spécialisées dans la mise en relation entre les entreprises et les experts existent. Elles facturent le plus souvent un petit pourcentage : Malt, Upwork, Crème de la crème…
Les inconvénients d’intégrer un freelance dans son entreprise
Malgré tous ces points forts, faire appel à un expert externe n’est pas sans quelques contraintes. Il est important de les avoir en tête avant se lancer en recherche d’un nouveau collaborateur. La difficulté première est d’avoir affaire à une personne incompétente ou ne répondant pas aux attentes de la TPE ou PME qui la recrute. Mais ce n’est pas le seul désavantage.
Ne pas être le seul client du prestataire
En fonction du type de mission, le talent peut avoir plusieurs clients en même temps. Cela signifie que l’équipe devra se plier à son emploi du temps.
De plus, il ne sera pas forcément disponible pour intervenir sur des projets longs au moment où l’activité le demande.
Contrairement à un salarié, le freelance n’est pas 100 % dévoué à une société. Il n’adhère pas totalement à la culture d’entreprise et n’est pas un ambassadeur pour la marque.
Pour cette même raison, il est important de rédiger une clause de confidentialité. Cela protège les données sensibles et le prestataire ne pourra pas dévoiler les secrets professionnels lors de son prochain contrat, potentiellement avec un concurrent.
Devoir adapter des processus et habitudes à un nouveau collaborateur
Le freelance n’est pas soumis à l’autorité de son client puisque par définition, il est son propre patron. Cela signifie entre autres qu’il n’est pas possible de lui imposer des horaires ou des outils de travail.
C’est l’expert qui choisit son fonctionnement et qui fixe ses prix.
Bien sûr, la communication permet de trouver un compromis sur la façon de s’organiser dans la plupart des cas. Mais le freelance n’est pas contraint à l’autorité du chef d’équipe. Il n’est pas envisageable de le micro-manager ni de surveiller sa manière de travailler, même s’il a des obligations envers son client.
Certains postes ne conviennent pas à ce mode de recrutement car ils nécessitent en effet une relation de subordination.
Être dépendant du professionnel en cas de mission technique
Dans le cas d’une mission très spécialisée, il peut être difficile d’effectuer des modifications ou de la maintenance sur un produit développé par un freelance. C’est particulièrement vrai dans le cadre de projets informatiques complexes. Il faut alors garder à l’esprit que l’entreprise dépendra de cet expert pour le suivi technique tant que l’outil sera utilisé.
Pour cette raison, certaines tâches sont plutôt à attribuer à un salarié, qui sera disponible et formé pour assurer le dépannage et l’entretien.
Finalement, chaque cas est particulier et il est important de faire le point sur ses besoins avant de se tourner vers le freelancing ou le salariat classique. Cela dépend du type de mission, de sa durée, du niveau d’expertise requis…
Pour avoir quelques pistes de réflexion sur comment se décharger de certaines tâches, c’est par ici : notre article sur l’art de déléguer sereinement.
Rédigé par Nelly Kempf
