Vie de freelance : fixer ses tarifs
Fixer des tarifs rentables lorsque l’on se lance en tant que freelance peut s’avérer compliqué, en particulier quand c’est notre première expérience comme indépendant (ce qui est souvent le cas). Nous arrivons dans ce Nouveau Monde avec plein de bonnes intentions et prêt à tout pour atteindre notre indépendance en exerçant un métier passionnant. Nous ne lésinons d’ailleurs pas sur les heures ! Plus on travaille, plus on est efficace il paraît ? Non… ?! Et puis, quand nous débutons, ce que nous voulons c’est avoir des clients, construire notre portfolio et acquérir de l’expérience. C’est pour ces raisons que nous sommes parfois tenté d’accepter des missions mal rémunérées. On se dit que vaut mieux une mission mal payée que rien du tout. Mais finalement, est-ce vraiment une solution si vous souhaitez créer une entreprise rentable ? Evidemment que non !
Cet article a pour objectif d’aider les freelances, rédacteurs, graphistes, développeurs web, consultants ou même formateurs, à savoir comment définir leur tarif à la journée pour développer une entreprise pérenne.
Ce que les freelances font qu’ils ne devraient pas…
Il est fréquent que, pour fixer ses tarifs, le freelance débutant commence par regarder les prix du marché. Il se base alors sur ceux-ci pour fixer un tarif journalier moyen, à la louche. Mais cette technique est très mauvaise !
Déjà, les tarifs journaliers pratiqués par les freelances et consultants varient de 300 à 700 € et plus. En revanche, si l’on jette un coup d’œil aux prix à journée proposés sur les plateformes de mise en relation dédiées aux freelances, comme Malt, nous constatons qu’ils sont inférieurs à la moyenne trouvée lors de notre précédente recherche.
Il n’est pas rare alors, que le freelance débutant, ne savant plus trop quoi penser, fixe son tarif au prix minimum pratiqué sur le marché. En effet, il est débutant et ne souhaite pas surévaluer son travail. De toute façon, être payé 250 € la journée lui convient parfaitement. Il est certain d’être rentable surtout quand il compare ce montant journalier à son précédent salaire mensuel de 2 000 €. Attention, ce raisonnement est erroné.
Savoir fixer ses tarifs correctement, c’est important. C’est ce qui vous permettra d’être rentable et donc d’assurer la sécurité de votre entreprise. N’arrêtez pas votre réflexion à cela.
La chose à faire impérativement avant de fixer ses tarifs
Avant tout de chose, il faut faire un « reset » de votre vision au sujet de la rémunération. Quand nous pénétrons dans le monde de l’entrepreneuriat, nous arrivons généralement avec la vision d’un salarié. Or, cette vision est erronée par rapport à notre nouvelle position, celle de dirigeant d’entreprise. Les avantages et les inconvénients d’un salarié ne sont pas comparables à ceux d’un freelance.
En tant qu’employé, vous bénéficiez, en échange de votre travail : de votre salaire mensuel, de congés payés, d’une protection sociale, d’une retraite…
En tant qu’indépendant, vous devez exercer votre métier en échange d’un chiffre d’affaires. Mais, pour pouvoir faire connaître votre activité et donc travailler, il faut communiquer, s’organiser, administrer, faire de la prospection… Pour toutes ces tâches, vous n’êtes pas rémunéré.
C’est pour ces raisons qu’il n’est pas possible de comparer le taux horaire d’un salarié à celui d’un freelance. Le coût horaire d’un indépendant ne correspond pas uniquement au prix du travail rendu, il est également calculé en fonction de ses charges et contraintes.
Définir son objectif
Pour calculer un tarif horaire, il faut tout d’abord, définir votre objectif. Quel est le salaire mensuel souhaité ? Combien de jours voulez-vous travailler par semaine ? Combien de semaines de vacances voulez-vous avoir ?
Ensuite, il faut évaluer le nombre de jours facturables par an. Combien de jours par an pensez-vous pouvoir consacrer exclusivement au travail pour vos clients ? Il ne faut donc pas prendre en compte les heures travaillées pour la gestion de votre entreprise, pour le développement de vos offres et pour votre communication… C’est uniquement le temps de travail dédié aux commandes de votre clientèle.
Exemple :
Vous souhaitez travailler 5 jours par semaine et avoir 6 semaines de vacances dans l’année.
Vous avez besoin de consacrer une journée et demie par semaine pour gérer les démarches administratives de votre entreprise et trouver de nouvelles missions.
52-6 = 46 semaines de travail par an
46 x 3,5 (temps dédié commandes clients) = 161 jours facturables par an.
Vous pourrez facturer au maximum 161 jours de travail sur une année.
Il y a 52 ou 53 semaines dans une année.
Comment calculer les charges d’un freelance ?
Maintenant, il faut calculer les charges liées à votre activité. Vous devez donc recenser les montants de :
- vos frais sociaux et fiscaux : en tant qu’indépendant, vous êtes soumis à divers impôts et taxes en fonction de votre activité et de votre statut.
Exemple : un travailleur indépendant prestataire de service en auto-entreprise doit payer 22 % de charges sociales et un pourcentage d’impôt sur le revenu calculé sur le chiffre d’affaires réalisé. Il doit également payer une cotisation au CFE, défini en fonction du lieu d’exercice de l’activité.
- vos frais professionnels : il est nécessaire de prendre en compter les charges fixes et variables liées à l’exercice de votre activité.
Exemples : abonnement internet, logiciels, formations…
- vos charges liées aux inconvénients du statut de freelance : comme dans toutes situations, en tant qu’indépendant, il y a des avantages et des inconvénients. Afin de vous assurer une sécurité financière sur le long terme, il est indispensable d’anticiper votre avenir et les éventuels imprévus.
Exemples : en tant que micro-entrepreneur, vous n’aurez pas de rentrée d’argent en cas de maladie. Pour vous prémunir de ce risque, vous préférez être prudent et vous souscrivez à prendre une complémentaire. Cela a un coût. Vous pouvez également souhaiter cotiser à un régime retraite pour indépendants afin de préparer votre avenir.
Définir votre tarif journalier
Maintenant que vous connaissez le salaire que vous souhaitez, le nombre de jours que vous pouvez facturer et le montant de vos charges,
Place aux calculs !
Exemple :
Vous vous lancez en tant que comunity manager sous le statut d’auto-entrepreneur.
Vous souhaitez avoir un salaire mensuel de 2 000 € en consacrant 3 jours par semaine à vos clients et avoir 6 semaines de vacances par an. Vous pourrez donc facturer 138 journées de travail.
Le montant de vos charges annuelles est de 5 000 € (abonnements, achats logiciels, formations), auxquelles s’ajoutent 25 % de charges sociales et fiscales.
2 000 x 12 = 24 000 € de salaire annuel
(24 000 + 5 000) x 25 % = 7 250 € x 1.25 = 9 062.50 € de charges variables annuelles
24 000 + 5 000 + 9 062.50 = 38 062.50 de dépenses annuelles
38 062.50 : 138 = 276 €
Pour atteindre vos objectifs, votre tarif journalier doit être fixé à 276 €.
Les 3 règles d’or pour fixer ses tarifs en freelance
1. Ne jamais pratiquer des tarifs trop bas
Vous êtes certainement passionné et ravi d’effectuer vos nouvelles missions professionnelles. Mais gardez à l’esprit que c’est également votre travail, votre source de revenus qui assure la stabilité financière de votre foyer. Même si vous débutez et que vous manquez encore de confiance envers la qualité du travail rendu, ne pratiquez pas des prix inférieurs à ceux de votre marché. Cela ne vous aidera pas ainsi que l’ensemble de votre marché. Cela ne ferait que dévaloriser votre métier et vous n’attirerez surement pas votre client idéal avec cette stratégie. Vendez-vous au juste prix.
2. Définir une stratégie tarifaire
Les tarifs appliqués doivent correspondre aux services rendus. Si vous souhaitez proposer des services similaires à ceux de vos concurrents, vous pouvez pratiquer le prix moyen. Si vous désirez délivrer de la valeur ajoutée en plus, vous différencier ou cibler une niche particulière, vous pouvez appliquer des tarifs supérieurs à ceux de la concurrence. Gardez en tête que si vous pouvez justifier l’écart, vous ne vendrez pas forcément moins avec des tarifs plus élevés.
3. Être à l’aise avec ses tarifs
Après avoir suivi tous les conseils cités dans cet article, vous avez trouvé le tarif journalier qui vous permettra de rentabiliser votre activité. Mais ce tarif vous semble très élevé et vous avez du mal à le présenter à vos clients ? Pour résoudre ce problème, il est indispensable de prendre confiance en vous.
Posez-vous les questions suivantes : qu’apportez-vous comme résultat à vos clients ? Comment les aidez-vous ? En quoi vos services leur sont utiles ? Que changez-vous dans leurs vies ? Est-ce un bon investissement ? Je suis sure que vos réponses vous aideront à être totalement en accord avec les prix pratiqués et à trouver des missions payées à leur juste valeur.
J’espère que toutes ces informations vous auront permis de comprendre comment fixer ses tarifs en freelance.
Je souhaite attirer votre attention sur un dernier point. Afin de vous assurer une sécurité financière, n’omettez pas de vous constituer une trésorerie. En effet, contrairement aux salariés, vous ne bénéficiez d’aucune garantie de l’emploi, d’aucun contrat de travail. Il est préférable d’anticiper les périodes creuses en gardant une trésorerie suffisante pour pallier les éventuelles baisses d’activités.
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